En 1990, le prix de l’or s’établit à 383 dollars l’once, loin des sommets de la décennie précédente et à contre-courant des anticipations post-crise pétrolière. Ce niveau reflète une période de transition marquée par la fin progressive de l’inflation galopante et l’ajustement des marchés financiers mondiaux.
La corrélation entre l’or et l’immobilier affiche alors des écarts notables, tandis que les tensions géopolitiques n’entraînent pas de flambée immédiate. Ces données chiffrées, souvent éclipsées par les grands récits économiques, révèlent le rôle spécifique de l’or dans la redistribution des flux d’investissement à l’échelle internationale.
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Plan de l'article
- Comprendre l’évolution du prix de l’or : repères historiques et grandes tendances depuis 1800
- Que valait l’or en 1990 et comment son cours a-t-il évolué jusqu’à aujourd’hui ?
- Le marché de l’or au 5 août 2025 : état des lieux, chiffres clés et facteurs d’influence
- Or ou immobilier : quel placement privilégier et pourquoi l’or reste une valeur refuge ?
Comprendre l’évolution du prix de l’or : repères historiques et grandes tendances depuis 1800
Pour saisir la trajectoire du prix de l’or, il faut revisiter l’histoire du système monétaire international. Au XIXe siècle, l’étalon-or façonne la solidité des monnaies : chaque devise s’adosse à la quantité d’or détenue par l’État, verrouillant le cours de l’or et imposant Londres, Paris et New York comme places maîtresses. Ce système vole en éclats avec les guerres mondiales ; la première fissure l’édifice, la seconde l’achève. En 1944, les accords de Bretton Woods rebattent les cartes : le dollar prend le relais, convertible en or à un taux fixe, incarnant une nouvelle forme de stabilité.
La rupture de la convertibilité du dollar par Richard Nixon en 1971 marque un séisme : l’or cesse d’ancrer les monnaies, son prix s’envole dans un marché désormais libre. La volatilité s’installe, ballottée par les chocs pétroliers, les crises inflationnistes et la fébrilité des investisseurs. Les années 1980 signent le reflux : la politique monétaire américaine, intransigeante, assèche l’inflation et refroidit le cours de l’or.
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Les banques centrales jouent un rôle clé. Elles réajustent leurs réserves, modifiant la valeur de l’or selon leurs besoins de diversification ou de soutien à leur devise. À chaque crise, qu’elle soit financière ou géopolitique (guerre froide, Ukraine), l’or regagne sa place de refuge convoité. La France, forte de ses réserves conservées à Paris, reste un acteur de poids sur la scène mondiale.
Ce tableau synthétique met en perspective les grandes étapes du système monétaire et la place de l’or à travers les époques :
Période | Système monétaire | Rôle de l’or |
---|---|---|
1800-1914 | Étalon-or | Base du système |
1944-1971 | Bretton Woods | Convertibilité du dollar en or |
Depuis 1971 | Changes flottants | Actif refuge |
Analyser le cours de l’or revient à scruter chaque mutation du système monétaire, chaque crise financière et chaque période de défiance envers le dollar. Ces bouleversements laissent des traces profondes sur le prix de l’once.
Que valait l’or en 1990 et comment son cours a-t-il évolué jusqu’à aujourd’hui ?
En 1990, le prix de l’or tourne autour de 383 dollars l’once, d’après les références de la London Bullion Market Association. Cette année-là, l’or navigue dans des eaux calmes, loin des pics des années 1970. Le marché reste figé, sous le poids d’une politique monétaire américaine stricte et d’un intérêt limité des banques centrales pour de nouveaux achats. Les réserves mondiales stagnent, la production s’accroît doucement, et les transactions se concentrent principalement sur l’or physique : lingots, pièces et barres dominent le paysage.
Les années suivantes n’apportent pas de rupture : au contraire, le cours de l’or glisse sous les 300 dollars l’once à la fin des années 1990. Un niveau aujourd’hui presque inimaginable pour les acteurs du marché. L’arrivée des ETF, l’explosion de la demande en Asie et la création de multiples produits financiers adossés à l’or papier bouleversent drastiquement la donne dès le début des années 2000.
À partir de 2000, le réveil est spectaculaire. L’inflation s’installe, les tensions géopolitiques s’accumulent, et les banques centrales (Fed, BCE, Banque d’Angleterre) interviennent massivement. Résultat : le cours de l’or bondit par paliers. L’once franchit les 1 000 dollars en 2008, puis pulvérise les records au-dessus de 2 000 dollars en 2020, stimulée par la quête de valeurs refuges lors de la pandémie et l’instabilité mondiale. Les grandes places de marché, London, New York et Paris, concentrent toujours l’essentiel des échanges, surveillées de près par les investisseurs institutionnels et privés.
Voici les repères chiffrés à retenir pour mieux comprendre l’évolution du prix de l’or sur ces trente dernières années :
- Prix moyen de l’once d’or en 1990 : 383 dollars
- Plus bas fin des années 1990 : autour de 250 dollars
- Records au-delà de 2 000 dollars après 2020
Le marché de l’or au 5 août 2025 : état des lieux, chiffres clés et facteurs d’influence
L’été 2025 confirme les tensions sur le marché de l’or. À London, New York et Paris, la volatilité règne. Les conflits géopolitiques, en particulier la guerre en Ukraine, et les doutes sur la croissance mondiale alimentent la nervosité. Le cours de l’or oscille autour de 2 300 dollars l’once, tiré par la demande des investisseurs en quête de sécurité dans un contexte d’inflation persistante. Les transactions spéculatives gagnent du terrain, chaque annonce ou prise de parole d’une banque centrale ayant un impact immédiat sur les prix.
Du côté de l’offre, la production mondiale d’or progresse avec lenteur : certaines mines s’épuisent, tandis que le secteur minier subit une pression environnementale croissante. Les banques centrales poursuivent leurs ajustements : l’Asie et plusieurs pays émergents, notamment, renforcent leurs réserves pour se prémunir contre l’instabilité du dollar. Sur le segment des ETF et de l’or papier, les volumes d’échange explosent, révélant l’appétit croissant pour les produits financiers adossés au métal précieux.
Quelques chiffres illustrent cette situation mouvante :
- Cours de l’or au 5 août 2025 : 2 300 dollars l’once
- Réserves bancaires mondiales en hausse, pilotées par la Chine, l’Inde et la Turquie
- Production annuelle : environ 3 400 tonnes selon le World Gold Council
La formation du prix s’appuie toujours sur le fixing londonien et le marché à terme de New York. Les arbitrages dépendent avant tout : des taux d’intérêt, des orientations de la Fed, de la situation géopolitique au Moyen-Orient et de la force du dollar face à l’euro. Les investisseurs restent à l’affût, conscients que la moindre secousse peut faire basculer le marché en quelques heures.
Or ou immobilier : quel placement privilégier et pourquoi l’or reste une valeur refuge ?
Entre or et immobilier, le choix n’a rien d’anecdotique pour qui souhaite investir avec discernement. L’immobilier, en France comme ailleurs, rassure par sa matérialité. Il offre des revenus locatifs, parfois amplifiés par le recours au crédit. Pourtant, la hausse des taux d’intérêt a bouleversé la donne : la progression du prix du logement ralentit, les marchés se tendent à Paris et dans d’autres grandes villes. La liquidité de la pierre, longtemps considérée comme acquise, suscite aujourd’hui des interrogations.
L’or, lui, poursuit sa trajectoire de valeur refuge. Son prix ne dépend ni d’un locataire, ni d’un cycle immobilier, mais réagit aux crises géopolitiques, à la défiance envers l’euro ou aux secousses des marchés financiers. En 1990, l’once d’or s’échangeait autour de 384 dollars. Trente-cinq ans plus tard, la progression est manifeste, portée par la demande internationale, le besoin de diversification et la méfiance à l’égard de certains actifs financiers.
Institutions et particuliers se tournent vers l’or pour amortir les effets de l’inflation et des chocs monétaires. Certes, l’or ne génère pas de rendement direct, mais il joue le rôle d’assurance universelle, de réserve de valeur plébiscitée lors des tempêtes économiques. Les banques centrales l’ont bien compris : elles multiplient les achats, parfois au détriment du dollar ou du franc suisse.
Voici les atouts de l’or pour un portefeuille d’investisseur contemporain :
- Diversification : l’or complète un portefeuille exposé à l’immobilier ou aux actions.
- Liquidité : acheter ou vendre de l’or physique ou papier reste simple, rapide, sans friction liée à la fiscalité immobilière.
- Protection : rôle d’assurance lors des crises, indépendance vis-à-vis des systèmes bancaires ou monétaires nationaux.
Un lingot ne se démode pas. Face à la volatilité, le métal jaune continue d’attirer ceux qui souhaitent garder la main sur leur patrimoine, même dans les périodes où les certitudes vacillent.