L’étonnant parcours symbolique de la tirelire cochon au fil du temps

Une tirelire en forme de cochon n’est jamais un simple récipient pour les pièces jaunes. C’est une histoire, un clin d’œil à travers les siècles, un jeu de mots qui a traversé la Manche comme les époques. À l’origine, en Europe médiévale, l’argile appelée « pygg » servait à façonner des pots. De fil en aiguille, « pygg » s’est transformé en « pig » dans la langue anglaise, et voilà comment le cochon a fini par incarner l’épargne. Le symbole s’est imposé, puissant, presque universel. En déposant leurs premières économies dans la panse de ce petit animal, des générations d’enfants ont découvert le goût du temps long, la promesse d’une récompense patiemment attendue. Le cochon, dans l’imaginaire collectif, porte la fortune et la générosité. Il a traversé les époques sans jamais perdre sa dimension pratique, ni sa charge affective.

Les origines historiques de la tirelire cochon

La tirelire cochon ne s’est pas contentée de traverser les siècles : elle s’est enracinée dans les cultures, les traditions et la mémoire collective. Il suffit de regarder vers la Provence-Alpes-Côte d’Azur, en France. Là-bas, on utilisait autrefois l’appétit du cochon pour cacher des économies, transformant un simple animal de la ferme en gardien du magot familial. Une astuce rurale, mais pleine de bon sens.

L’Angleterre, de son côté, n’est pas en reste. Au XVIIIe siècle, le mot « pygg », qui désignait une argile utilisée pour faire des pots, a glissé vers « pig ». Ce subtil glissement linguistique a ouvert la voie à la fameuse « piggy bank », qui a vite fait le tour des chaumières. Le jeu de mots a frappé les esprits, inscrivant la forme du cochon dans la culture populaire autour de l’épargne.

Du côté de l’Asie, la tirelire cochon fait partie du décor depuis la dynastie Song, en Chine (960-1279). Les familles chinoises utilisaient déjà ces petites statues pour préserver ce qu’elles avaient de plus précieux. Sur l’île de Java, l’Empire Majapahit produisait au 14e siècle avant notre ère des tirelires en forme de cochon, preuve que l’idée a jailli aux quatre coins du globe.

Voici quelques exemples marquants de cette histoire mondiale de la tirelire cochon :

  • France : En Provence-Alpes-Côte d’Azur, on cachait ses économies grâce à l’appétit du cochon.
  • Angleterre : Le passage de « pygg » à « piggy bank » au XVIIIe siècle a ancré le symbole dans la société.
  • Chine : Les familles utilisent la tirelire cochon depuis la dynastie Song.
  • Empire Majapahit : Les premières tirelires cochons connues datent du 14e siècle avant JC, sur l’île de Java.

Ce panorama prouve qu’il ne s’agit pas seulement d’un bibelot : la tirelire cochon cristallise une véritable culture de l’épargne, partagée à travers les continents et les époques.

Le symbolisme du cochon dans différentes cultures

Au-delà de l’objet, le cochon porte avec lui un imaginaire foisonnant. En Indonésie, parler d’épargne, c’est dire « Cèlèngan », littéralement « qui ressemble à un sanglier ». L’idée de prospérité, de bonne fortune, colle littéralement à la peau de l’animal. Les tirelires cochons, là-bas, sont vues comme des vœux de richesse et de chance.

Un détour par la Grèce antique éclaire encore cette symbolique. Dans les temples dédiés à Déméter, déesse de l’agriculture, des figurines porcines prenaient place aux côtés des offrandes. Les Romains, eux aussi, ont perpétué cette tradition, comme en témoignent les tirelires retrouvées dans les sites antiques de la région d’Ionia.

En Chine, le cochon s’affiche en totem de la chance et de la richesse. Les tirelires en céramique rose y font figure de porte-bonheur. Même les fameux Maneki Nekos, ces chats qui agitent la patte dans les vitrines, s’inscrivent dans cette logique : attirer la prospérité, offrir la possibilité d’un avenir meilleur.

Voici quelques repères pour comprendre la portée universelle du cochon en tant que symbole :

  • Indonésie : « Cèlèngan » désigne à la fois le sanglier et l’épargne.
  • Grèce antique : Les cochons ornent les temples de Déméter, associés à la fertilité et à l’abondance.
  • Chine : Le cochon incarne la chance et la réussite financière.
  • Maneki Nekos : Ces statuettes partagent la même vocation de porte-bonheur que les tirelires cochons.

Dans de nombreux pays, élever un cochon représentait aussi une façon d’investir dans l’avenir, de garantir la sécurité du foyer. À Java, par exemple, les tirelires reprennent l’apparence du sanglier javanais, ancrant la tradition dans le réel comme dans le symbole.

tirelire cochon

L’évolution de la tirelire cochon à travers les âges

Remonter le fil de la tirelire en forme de cochon, c’est feuilleter un album de famille planétaire. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, des générations ont confié leurs économies à la vigilance gourmande d’un cochon. En Angleterre, la « piggy bank » s’est installée dans tous les foyers, avec une histoire linguistique qui fait sourire : l’argile « pygg » pour façonner des pots, devenue « pig » dans l’imaginaire collectif, jusqu’à donner une nouvelle vie à l’animal dans le rôle de gardien de fortune.

En Chine, la tirelire cochon a traversé les siècles depuis la dynastie Song. Sur l’île de Java, l’Empire Majapahit fabriquait déjà ces objets au 14e siècle avant JC. Ces tirelires n’étaient pas de simples objets décoratifs : elles servaient, concrètement, à accumuler de la monnaie, à préparer l’avenir, à transmettre une habitude d’épargne.

Le mot anglais « pygg », d’abord utilisé pour parler d’une argile à pots, a fini par donner naissance à la « piggy bank ». On est loin d’une simple coïncidence linguistique : c’est la preuve que les objets, parfois, racontent mieux que les livres ce que l’on attend de la vie.

Impossible d’ignorer l’influence de la culture populaire. Dans le film Toy Story, le personnage de Bayonne (ou Hamm en version originale) a redonné à la tirelire cochon une visibilité planétaire. Désormais, elle s’affiche dans les chambres d’enfants, dans les vitrines de collectionneurs, sur les écrans. Mais sous la modernité, la fonction reste la même : protéger, encourager la patience, incarner la promesse d’une petite fortune à venir.

Ce petit cochon n’est pas près de disparaître. Objet familier, témoin discret de nos espoirs économiques, il continue de traverser les générations, fidèle au poste. Comme quoi, parfois, un simple animal de faïence en dit long sur nos rêves et nos habitudes.

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